COVID-19
Pandémie de coronavirus

La pandémie actuelle est liée à un coronavirus identifié en décembre 2019 dans la ville de Wuhan, dans la province de Hubei (Chine), officiellement appelé SARS-CoV-2.
Ce virus est responsable d’une maladie appelée Covid19 caractérisée par des atteintes des voies respiratoires pouvant aller du simple rhume à des syndromes respiratoires aigus sévères. La progression de Covid19 a conduit l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à la déclarer urgence de santé publique de portée internationale (30 janvier 2020), puis pandémie (11 mars 2020). A la mi-avril, on dénombrait 2 millions de cas et plus de 120 000 décès dans le monde.
Transmission du virus
Le SARS-CoV-2 se transmet d’homme à homme par voie aérienne par le biais de gouttelettes émises lors d’une toux, d’un éternuement, d’une discussion ou par contact physique comme un baiser. La transmission peut aussi être due à un contact contaminant : poignée de main ou surfaces contaminées. Pour éviter la transmission, une distance supérieure à un mètre entre deux individus semble généralement suffisante ; par précaution, 2 mètres, voire plus, sont parfois proposés ou imposés. Le nettoyage des surfaces contaminantes fait aussi partie des mesures de protection.
Le virus survit entre 2 et 3 heures en milieu sec, et de façon variable sur les surfaces de matériaux différents. Le virus est très contagieux, le R0 est actuellement estimé à 2,5 : un malade contaminerait environ 2,5 personnes non immunes.
Clinique

La durée de l'incubation est en moyenne de 5 jours, avec des extrêmes de 2 à 12 jours. Les premiers symptômes sont peu spécifiques : maux de tête, douleurs musculaires, fatigue. La fièvre et les signes respiratoires arrivent secondairement, souvent deux ou trois jours après le début des premiers signes.
Il s'écoule en moyenne une semaine entre l'apparition des premiers symptômes et l’apparition des signes de sévérité requérant le plus souvent une admission à l'hôpital.
A ce stade, les symptômes associent fièvre, toux, douleurs thoraciques et gêne respiratoire. On estime qu’environ 20% des malades sont hospitalisés dont 5% en service de réanimation. Les formes les plus graves sont observées chez des personnes vulnérables en raison de leur âge (plus de 70 ans) ou de maladies associées (hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, insuffisance respiratoire, diabète, obésité, etc.).
Des études ont montré que l'infection peut être asymptomatique ou peu symptomatique chez 30 à 60 % des sujets infectés.
Diagnostic biologique

Le diagnostic du COVID-19 repose sur la PCR « Polymerase Chain Reaction », technique qui permet la détection qualitative ou quantitative du matériel génétique du virus. La PCR permet à partir d’un fragment d’ARN viral, d’obtenir un grand nombre (plusieurs millions) de copies identiques de ce même fragment et ainsi de le rendre détectable.
Le prélèvement est réalisé sur un écouvillonnage nasopharyngé. Le résultat est disponible au bout de quatre heures. De nombreuses recherches sont en cours pour développer des tests sérologiques afin de mesurer la réponse immunitaire du patient. Ils ne sont pas encore validés et ne sont pas encore disponibles à grande échelle. Ces tests permettraient d’identifier les patients porteurs d’anticorps contre le virus et d’estimer l’immunité d’une population.
Létalité
La létalité : pourcentage du nombre de morts parmi les cas de virus confirmés.
La première évaluation de la létalité a été communiquée le 14 février par le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC chinois) parmi les 44 672 premiers cas confirmés : elle était alors estimé à 2,3 %.
La létalité varie selon les conditions de prise en charge des patients et de leur accès aux services hospitaliers ; elle est différente d’un pays à l’autre. Au niveau mondial, l’OMS, l’a estimée (3 mars 2020) à environ 3,4 %.
Les traitements
La prise en charge reste pour l’instant symptomatique : traitement antipyrétique pour la fièvre (paracétamol), réhydratation et oxygénothérapie pour les cas graves, voire ventilation artificielle en réanimation. Jusqu’à présent aucun traitement n’a prouvé significativement son efficacité. Il existe plusieurs centaines d’essais cliniques en cours dans le monde.
L’OMS a lancé récemment un essai intitulé « SOLIDARITY » qui comparant quatre traitements : avec des molécules anti virales, le remdesivir, le lopinavir avec le ritonavir, l’interféron bêta et un antipaludique, la chloroquine et son équivalent l’hydroxychloroquine. Cet essai devrait inclure des milliers de patients dans plusieurs pays.
Epicentre est partie prenante d’une coalition internationale en lien avec 70 institutions internationales pour accélérer la recherche clinique dans les pays à faibles ressources.
Vaccins
Selon l'Agence européenne du médicament (EMA), il pourrait s'écouler au moins un an avant qu'un vaccin contre le COVID-19 ne soit prêt pour approbation et disponible en quantité suffisante pour permettre une utilisation généralisée. La Commission européenne soutient un projet mettant en lien 300 hôpitaux et 900 laboratoires. 115 candidats vaccins sont ou ont été récemment étudiés, 5 sont entrés en développement clinique. La coalition internationale CEPI (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations) finance plusieurs projets dont un projet porté par l’Institut Pasteur dans le cadre d’un consortium avec l’entreprise Themis et l’université de Pittsburgh en utilisant le vaccin contre la rougeole comme vecteur.
Plusieurs équipes de chercheurs travaillent sur la piste du vaccin BCG anti tuberculose : la gravité de la maladie Covid-19 semble moindre quand la couverture vaccinale par le BCG est importante. Les personnes vaccinées contre le BCG ne seraient pas immunisées contre le SARS-CoV-2 mais moins à risque de développer une forme grave. L'institut Pasteur de Lille veut mettre en place un essai vaccinal pour vérifier cette hypothèse. Cet essai imposera de suivre les participants pendant 2 à 3 mois pour avoir des données fiables.
Aux Etats-Unis, une société de biotechnologie, Moderna, teste son premier vaccin contre le nouveau coronavirus, le ARNm-1273. Les résultats ne seront pas connus avant 12 à 13 mois.
En Chine le premier essai clinique a démarré pour tester un vaccin sur 108 volontaires, tous originaires de la ville de Wuhan où le Covid-19 a fait son apparition. Les volontaires âgés de 18 à 60 ans ont reçu une première injection vendredi 20 mars, ils seront suivis pendant les six prochains mois.
Questions & Réponses
De nombreuses questions scientifiques sont encore en suspens. Il s’agit d’un virus émergent, et l’immunité qu’il provoque chez l’homme est loin d’être totalement explorée. On ne connait ni l’efficacité de l’immunité acquise ni sa durée. Les mécanismes d’évolution vers la sévérité de la maladie sont en cours d’étude, de même que la vulnérabilité de certains patients (âge, comorbidités …). Des questions se posent sur les outils disponibles ou en devenir. Quelques éléments ci-dessous (mis à jour le 02/06/2020)