Fièvre Jaune
Doses fractionnées : Vaccin contre la fièvre jaune
Bien que le vaccin contre la fièvre jaune (FJ) soit très efficace, les pénuries d'approvisionnement au niveau mondial limitent les activités de vaccination, et en particulier la réponse aux épidémies. Lors des grandes épidémies qui ont touché l'Angola et la République démocratique du Congo (RDC) en 2016, l'OMS a recommandé l'administration de doses fractionnées pour permettre de protéger la population à risque. Néanmoins, les preuves à l'appui de cette recommandation étaient limitées et l'OMS a appelé à des recherches supplémentaires.
YEFE
L'essai YEFE visait à produire les données nécessaires pour recommander l'utilisation de doses fractionnées (en l’occurrence 1/5e de dose) des vaccins préqualifiés par l'OMS dans les situations d'urgence lorsque les doses standard sont insuffisantes pour protéger la population à risque. Il s’agissait d'un essai contrôlé randomisé en double aveugle qui a évalué la non-infériorité immunologique et l’innocuité d'une dose fractionnée par rapport à une dose standard pour chacun des quatre vaccins contre la fièvre jaune préqualifiés par l'OMS chez les adultes, les enfants âgés de 9 à 59 mois et les adultes VIH+. L'immunogénicité a été évaluée par le PRNT50 10 jours, 28 jours et 1 an après la vaccination. Les analyses de laboratoire ont été effectuées à l'Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal. Cette étude a ét émise en oeuvre en 2017 et 2020 à Mbarara, en Ouganda, et à Kilifi, au Kenya.
Les résultats ont permis d'étendre la recommandation de l'OMS sur l'utilisation de doses fractionnées.
Pays
Ouganda, Kenya
État d'avancement
Achevé
Publication sur la population adulte
Publication sur les adultes séropositifs
Notre Rôle
Sponsor, surveillance scientifique, site d'étude
NIFTY
Pour compléter les résultats de l'essai YEFE, l'essai NIFTY visait à déterminer la dose de vaccin la plus faible susceptible de provoquer une réponse immunitaire adéquate. Il s'agit d'un essai contrôlé randomisé en double aveugle qui a évalué la non-infériorité immunologique et l'innocuité de doses plus faibles que la dose standard du vaccin contre la fièvre jaune fabriqué par l'Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal. Trois doses faibles ont été évaluées chez des adultes (1000, 500 et 250 UI/dose). La dose la plus faible jugée non inférieure chez l'adulte a été évaluée chez des enfants âgés de 9 à 12 mois, en association avec le vaccin contenant la rougeole et la rubéole. L'immunogénicité a été évaluée par le PRNT50 10 jours, 28 jours et 1 an après la vaccination. Les analyses de laboratoire ont été effectuées à l'Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal.
Cette étude a été mise en œuvre par Epicentre Mbarara et le KEMRI-Wellcome Trust à Kilifi, au Kenya, entre 2019 et 2023. Les résultats donnent des informations sur les doses minimales requises chez les adultes et les enfants et soutiennent l'extension de la recommandation de l'OMS sur l'utilisation de dose fractionnée.
Pays
Uganda, Kenya
État d'avancement
Achevé
Publication sur la population adulte
Notre Rôle
Sponsor, surveillance scientifique, site d'étude
Durabilité de la réponse immunitaire
Suite à la mise en œuvre des essais YEFE et NIFTY, cette étude vise à étendre les preuves des doses fractionnées des vaccins contre la fièvre jaune en vue de modifier les pratiques. La durabilité de la réponse immunitaire protectrice à la suite d'une administration fractionnée reste inconnue. De plus, les données sur la durabilité de la réponse immunitaire chez les enfants sont contradictoires, qu'il s'agisse de doses complètes ou fractionnées. Cette étude transversale vise à déterminer les niveaux d'anticorps neutralisants contre la fièvre jaune chez les adultes et les enfants qui ont participé aux études YEFE et NIFTY et à combiner ces données avec celles de nourrissons provenant d'un essai de dose fractionnée sans infériorité en cours en Gambie.
L'étude fournira des informations sur la protection immunitaire 2 à 8 ans après la vaccination, déterminera la durabilité de l'immunité induite par les doses fractionnées et fournira des informations sur la nécessité d'une vaccination de rappel.
Cette étude est mise en œuvre par Epicentre Mbarara, le programme KEMRI-Wellcome Trust à Kilifi, au Kenya, et l'unité du Conseil de la recherche médicale en Gambie.
Pays
Ouganda, Kenya, Gambie
Etat d'avancement
En préparation, pas encore commencé
Notre rôle
Supervision scientifique, site d'étude
Pour en savoir plus sur cette problématique, lire les deux publications suivantes
https://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(23)00594-6/fulltext
https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(24)00008-2/abstract