AMoCo, une étude pour évaluer l'ampleur des complications liées à l'avortement en zones fragiles ou affectées par des conflits
Cette étude prévue sur 4 ans en République démocratique du Congo, République centrafricaine et au Nigéria recueille des données qui aideront à élaborer des stratégies adaptées pour mieux prévenir les décès et les complications sévères liés à l'avortement.
L’étude « AMoCo » évalue l’importance et la sévérité des complications d’avortement, et en particulier des décès et des « décès évités de justesse » (complications ayant presque entrainé la mort) consécutifs à ces avortements. Cette étude est menée dans 3 structures de soins soutenues par Médecins Sans Frontières (MSF) situées dans des contextes africains fragiles et/ou affectés par des conflits (RDC, République Centrafricaine et Nigeria). Elle inclut une étude quantitative observationnelle sur plus de 1200 femmes ayant subi des complications d’avortement, une étude qualitative sur le vécu des femmes ayant failli mourir d’une complication d’avortement, ainsi qu’une évaluation des structures de soins et des connaissances, attitudes et pratiques des professionnels de santé impliqués dans les soins post-avortement. .
Le contexte de l'étude
Les complications d’avortements représentent l’une des cinq principales causes de mortalité maternelle dans le monde. Néanmoins, ces complications restent la cause de mortalité maternelle la plus négligée pour laquelle peu de progrès ont été réalisés au cours de ces vingt dernières années. 97% des avortements provoqués non sécurisés ont lieu dans des pays à ressources limitées. Par ailleurs, dans les contextes fragiles ou affectés par des conflits, l’insécurité augmente la vulnérabilité des femmes qui risquent plus souvent d’avoir des grossesses non désirées et d’être victimes de violences sexuelles.
A MSF l’accès à la prise en charge médicale des avortements (soins post-avortement, contraception et soins d’avortement provoqué sécurisé) est une priorité afin de réduire la mortalité et la souffrance maternelle. Mais les projets dispensant des soins maternels, dont une grande partie se situe dans des contextes fragiles et/ou affectés par des conflits, manquent encore de visibilité sur cette activité, en particulier sur les complications d’avortement. Les données existantes dans ces contextes ne permettent pas de mesurer l’importance et la sévérité des complications, ni la qualité de leur prise en charge. Ainsi, l’étude AMoCo évaluera l’importance et la sévérité des complications d’avortement, et en particulier des décès et des « décès évités de justesse » consécutifs à ces avortements.
Epicentre et MSF mène cette étude en partenariat avec un institut de recherche en santé sexuelle et reproductive, institute Guttmacher; et l'ONG Ipas qui sont des leaders en matière de recherche et de gestion de programme d’accès aux soins d’avortement. Enfin, ce projet de recherche mené en collaboration avec chacun des Ministères de la Santé des pays concernés, est le premier qui sera conduit sur ce sujet dans des zones fragiles et/ou affectées par des conflits.
L'étude est cofinancée par MSF et l'organisation caritative humanitaire ELRHA.
La collecte de données est terminée sur le site de la Centrafrique et toujours en cours sur les sites du Nigeria et de la République Démocratique du Congo. Les premiers résultats sont attendus pour fin 2021, début 2022.
Note : AMoCo - Abortion-related Morbidity and mortality in fragile and Conflict-affected settings