Compter les morts et les malades pour mieux soigner en Afghanistan

Lundi 24 février 2020
Evaluation Nutrition Mortalité Afghanistan
Introduction
Pour évaluer une situation qui semblait se détériorer, MSF a demandé en novembre 2019 à Epicentre de mettre en place un système de surveillance dans les sites de déplacés.
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Réfugiés venant d'Afghanistan
Corps éditorial

CONTEXTE

La population Afghane vit dans un contexte de guerre depuis plus de quarante ans. La ville d’Hérat, située dans une province de l’ouest du pays abrite environ 91 000 personnes déplacées à la suite de la sécheresse ou de combats. 

MSF a ouvert un projet d’accès aux soins en collaboration avec le Ministère de la Santé en soutenant le service des urgences de l’hôpital régional, desservant une population de quatre millions d’habitants. A l’automne 2019, MSF s’est focalisé sur l’hôpital pédiatrique. 

En parallèle, MSF a ouvert une consultation externe à destination des malades issus des camps de déplacés.

EVALUATION DE LA SITUATION

Pour évaluer une situation qui semblait se détériorer, MSF a demandé en novembre 2019 à Epicentre de mettre en place un système de surveillance dans les sites de déplacés pour comprendre et suivre l’état de santé de ces populations déplacées. 

L’enquête initiale a révélé un taux de malnutrition sévère de 0,73% chez les enfants de six mois à cinq ans, un taux de malnutrition globale de 2,7% et de 19,3% chez les femmes enceintes et allaitantes. La couverture vaccinale des enfants ne dépasse pas les 27% si l’on se réfère aux cartes, et atteint 72% en se basant sur la déclaration des parents. Le taux de mortalité infanto juvénile en Afghanistan est un des plus élevé au monde et il a été estimé à 1,23 pour 10 000 personnes par jour. Le taux brut de mortalité a été estimée à 0,44 pour 10 000 personnes par jour , un taux deux fois plus élevé que le taux estimé par la Banque Mondiale pour l’Afghanistan, ce qui pourrait refléter le manque d’accès des adultes au traitement de maladies chroniques. 

L’accès à l’eau potable reste précaire. 60% des déplacés utilisent des champs de défécation. On ne compte que 12% des foyers utilisent du savon pour le lavage des mains, seulement 2% des femmes en âge de procréer disposent de matériel pour la menstruation.
 

RECOMMANDATIONS

Epicentre recommande d’effectuer des campagnes de vaccination de masse en particulier pour la rougeole, de soutenir le programme élargi de vaccination, de mettre en place un projet d’amélioration d’accès à l’eau et d’assainissement, et que les programmes de nutrition et les campagnes de témoignage prennent en considération les femmes enceintes et allaitantes ainsi que les enfants de moins de 6 mois. Enfin, dès que la situation sécuritaire le permettra, poursuivre la mise en place d'un système de surveillance communautaire.