Le centre de recherche d’Epicentre en Ouganda accrédité pour effectuer les tests COVID-19
Alors que le ministère de la santé (MoH) a annoncé un nombre de cas de COVID-19 de 4 317 en janvier, soit une diminution par rapport aux 14 757 cas détectés en décembre 2020. Il est important de continuer à identifier, isoler et tracer les cas dans tout le pays, surtout au vu l’accroissement de l’incidence dans certains pays voisins, et ce ; notamment en raison de la propagation du variant sud-africain.
Situé au cœur du Centre hospitalier universitaire de Mbarara, qui comprend l'Université des sciences et technologies de Mbarara (MUST) et l'Hôpital régional de référence de Mbarara (MRRH), le centre de recherche Epicentre mène des activités de recherche clinique depuis plus de 20 ans et développe actuellement de nombreux projets autour de la tuberculose. Dan Nyehangane fait le point sur la nouvelle mission du Centre.
Combien y a-t-il de laboratoires référents pour les tests COVID en Ouganda ?
Dan Nyehangane : Au total, il y a 20 laboratoires référents dont 15 dans les régions de Kampala et d'Entebbe. Cinq laboratoires sont situés à Kampala même ; trois laboratoires mobiles du gouvernement ont été installé dans le nord, dans l'est et un dans le sud de l'Ouganda ; dans le sud de l'Ouganda se trouve également un laboratoire de recherche géré par une ONG. Le laboratoire d'Epicentre couvre le sud-ouest et potentiellement tout l'ouest du pays.
Qu'est-ce que cela implique ?
D. N. : Le laboratoire d’Epicentre est le seul pour la région de l'Ouest et du Sud-Ouest qui compte 8 points d'entrée. Il aura donc un rôle majeur à jouer pour éviter les retards dans les tests puisque certaines des zones qu'il dessert sont à environ 9 heures de Kampala. En raison des difficultés de transport, il pouvait se passer jusqu’à 4 jours entre la collecte des échantillons et leur arrivée au laboratoire de test. Certaines installations proches de la frontière rwandaise ont d’ailleurs envoyé leurs échantillons pour être testés à Kigali au Rwanda, ce qui a des implications internationales.
Combien de tests cela représente-t-il ?
D. N. : Cela représente environ 300-500 échantillons par jour, mais dans un premier temps nous ne pourrons peut-être traiter que 200-300 échantillons par jour. Nous avons terminé l'évaluation des kits de test fournis par le ministère de la santé ; l'analyse des échantillons a commencé cette semaine.
Quel sera l'impact sur vos autres activités ? Comment allez-vous gérer cette activité supplémentaire ?
D. N. : Cette activité est exigeante en termes de réactifs, de consommables, de ressources humaines, d'utilisation de l'espace et des équipements. Si dans nos activités habituelles de recherche, les budgets sont clairement définis pour tous les besoins, ce n'est pas le cas ici. D'autre part, Epicentre travaille assez étroitement avec le Ministère de la Santé et l'Hôpital régional de Mbarara (MRRH) dans cette activité. Le ministère de la santé, par l'intermédiaire de l'hôpital régional de Mbarara, a affecté deux personnes au soutien de cette activité et nous recevrons des kits de dépistage ainsi que des consommables pour ce travail. Les ressources humaines seront certainement insuffisantes, et nous continuerons à surveiller notre charge de travail par rapport aux besoins en termes de ressources humaines. En fonction des évolutions, nous reviendrons auprès du ministère de la santé pour voir comment nous faciliter la tâche.